"Il m’a fallu quitter la Provence pour Paris, puis la Suède pour saisir la singularité d’une couleur provençale: le bleu d’un ciel de Mistral. Toile bleue, dépourvue du moindre nuage, elle me surprend toujours par sa pureté et sa lumière. Autre extrême, autre saison: l’été et sa sécheresse intarissable. Une chaleur sèche qui frappe les calcaires blancs de plein fouet. La vie s’organise autour de cette chaleur: on cherche l’eau, on colmate les maisons pour retenir un peu de cette fraîcheur nocturne, on apprivoise l’ombre des grands arbres. Il y avait un figuier qui trônait à l’entrée du premier mas que nous avons habité. Enfant, ce figuier était notre refuge: nous grimpions dans les étages de ces branchages pour nous gaver de ses fruits charnus." Léa