L'histoire de ce carré est avant tout un voyage. Il commence avec le voyage d'une amie au Japon, préfecture de Toyoma, dans le petit village d'Ainokura. Elle est suédoise; je l'ai rencontrée lorsque j'étais en stage à Göteborg, elle faisait des études scientifiques à l'institut technologique de Chalmers. Son petit-ami est japonais, venu en Suède pour un échange étudiant : ils vivent un an au Japon, puis un an en Suède afin de choisir le pays dans lequel ils veulent s'établir, et choisissent la Suède. Depuis, chaque année, ils rendent visite à la famille japonaise et je suis leur aventure, à distance, découvrant petit à petit des bouts du Japon dont je n'ai jamais entendus parler.

Le village est traditionnel : maisons aux toits de chaume, forêts et montagnes environnantes, sentiers battus à travers champs. À des milliers de kilomètres de distance, le village rend serein à travers un écran de pixels.

Je découvre un village japonais qui aurait très bien pu dater de l'époque Edo et pourtant son exotisme me touche moins que sa présence toute familière. L'évidence me frappe étrangement : je retrouve dans ce village à l'autre bout du monde, un petit village jurassien, Nanc-Lès-Saint-Amour. Tous deux hors du temps, ils ont plus en commun que les villes qui les entourent. 

Ses photos croisent mes souvenirs et le dessin de ce carré germe : une brassée de boutons d'or, madeleine de Proust florale, travaillée avec des lignes japonisantes. 

À bientôt pour une prochaine histoire de jardin, de fleurs et d'ailleurs !